Qui sommes-nous ?
Le Centre Lucien Febvre de l’université de Franche-Comté (CLF) est le laboratoire des chercheuses et chercheurs en histoire et histoire de l’art des périodes médiévale, moderne et contemporaine.
Vingt membres, qui enseignent tous à Besançon, soit sur le site de l’UFR SLHS, soit sur celui de l’INSPE, composent ce laboratoire. Les doctorantes et doctorants qui appartiennent au Centre sont inscrits à l’École doctorale SEPT.
Direction du laboratoire
Pôles de recherches (contrat 2024-2028)
Pôle 1 : Culture, idées et transmission en Occident (XIIe-XVIIe siècle)
Ce pôle embrasse un large champ chronologique allant du xiie au xviie siècle, par-delà le clivage entre le Moyen Âge et la première modernité, afin de mieux comprendre les relations complexes qui unissent des phénomènes aussi divers que la renaissance du xiie siècle, la construction de l’État moderne, la Renaissance artistique et la révolution humaniste, ainsi que les crises de l’Église et la Réforme protestante. Les recherches de ce pôle se répartissent en deux thématiques complémentaires, qui abordent la notion de transmission et le rapport entre théorie et pratique. Il s’agit de :
« Enseignement, réception et acculturation » – Cette thématique va de la renaissance du xiie siècle à la remise en cause de la scolastique médiévale par la philosophie moderne et la science expérimentale. Cette période correspond à une profonde mutation du système d’enseignement occidental avec l’essor des universités, puis leur transformation sous l’impulsion de la pédagogie humaniste. On assiste également à la réception de la culture antique par les élites lettrées et à l’acculturation d’une large partie de la société aux théories et aux pratiques savantes. Les travaux menés dans ce cadre concernent le fonctionnement des institutions d’enseignement, les transferts de modèles intellectuels et pédagogiques, l’usage de l’iconographie et de la sculpture à des fins éducatives, l’influence du droit savant sur les pratiques de gouvernement, la circulation des idées, des savoirs et des objets à travers les réseaux épistolaires, ainsi que l’histoire du goût et des échanges artistiques.
« Théorie, pratique et matérialité des pouvoirs » – Cette thématique va de la fin de la Réforme grégorienne à la confessionnalisation des États européens après les guerres de Religion. Cette thématique interroge donc les rapports entre pouvoir politique et pouvoir religieux au moment où se construit l’État moderne. Il s’agit non seulement de comprendre les influences réciproques entre les modèles étatique et ecclésiastique, mais encore d’étudier comment la pensée politique a été mise en œuvre dans la pratique.
Les travaux développés au sein de cette thématique abordent la contestation de la monarchie pontificale, le rôle des chapitres cathédraux et des assemblées conciliaires dans l’élaboration de nouveaux modèles de gouvernement, la sociologie des élites politiques locales, l’architecture des cathédrales et la sculpture monumentale, le mécénat et les commandes artistiques, l’habitat et les grands décors dans les sociétés de cour, ainsi que l’histoire de la pensée politique et des institutions huguenotes.
Pôle 2 : Savoirs, techniques et territoires dans des sociétés en mutation (XVIIe-XXe siècle)
Les travaux menés dans le cadre de ce pôle le sont dans une perspective pluridisciplinaire dans le but d’étudier à la fois les transformations et les permanences sur un temps long. Le pôle est structuré selon deux axes thématiques majeurs : «Techniques, sciences et sociétés» et «Territoires, frontières et pouvoirs».
Techniques, sciences et sociétés – Il s’agit d’explorer sur plusieurs siècles l’articulation entre sciences, techniques et sociétés. Les dynamiques agricoles et les enjeux agro-pastoraux de montagne permettent d’appréhender les modalités de productions permettant la sécurité alimentaire, de la fin du XVIIIe jusqu’au XXIe siècle. Parallèlement, en histoire de l’art, dans la perspective d’un domaine fortement renouvelé et dans la continuité du material turn, les recherches sont orientées sur la matérialité des décors et des objets décoratifs. L’histoire du doctorat et de la formation à la recherche, sont pris comme point d’observation permettant d’étudier ensemble le régime de production du savoir et le dispositif de reproduction des élites scientifiques. Recherches entreprises dans une histoire comparée des disciplines au large spectre qui est mise en œuvre. Ainsi une socio-histoire du monde des mathématiques, entre 1945 et 1968, est-elle menée.
Frontières, savoirs et pouvoirs (XVIIe-XXe siècle) – Sont étudiées ici les interactions entre territoires, savoirs et pouvoirs, dans une perspective pluriséculaire centrée sur la problématique des frontières et la dynamique des transferts, tant matériels qu’intellectuels. Une partie des travaux est axée sur des recherches sur les intermédiaires du monde savant, des années 1680 à 1720 où triomphaient les médaillistes, les collectionneurs, les « antiquaires », les amateurs de curiosités scientifiques et les maîtres de la polémique religieuse, où les traducteurs et restituteurs de textes gouvernaient. Il s’agit de développer une réflexion qui revisite à l’échelon européen la notion d’État-nation, centrée sur les thèmes de la circulation des savoirs et des mobilités géographiques. La thématique des frontières, savoirs et pouvoirs est abordée dans le programme de recherche centré sur le mouvement des LIP 1973, intégrant des recherches centrées sur l’Arc jurassien et l’Arc horloger.
Pôle 3 : L’Europe des régimes autoritaires et totalitaires (années 1920-1950)
Ce pôle consacré à l’histoire du xxe siècle regroupe des spécialistes de l’histoire sociale et politique, des médias, du sport et de l’histoire de l’art des régimes totalitaires et autoritaires européens. Ils proposent, à travers des projets individuels et collectifs, des études transnationales s’intéressant aux flux d’individus, d’idées, d’objets et de pratiques circulant à des échelles locales, nationales, européennes voire mondiales autour de deux thématiques :
Culture, sport et pratiques de masse dans les régimes autoritaires et totalitaires – Depuis quarante ans, nombre de travaux ont envisagé les formes de contrôle et d’encadrement mises en œuvre dans les différents régimes totalitaires et autoritaires via notamment la formalisation et la diffusion de cultures et de pratiques de masse. Pour prolonger et dépasser ces recherches, les membres du Pôle 3 veulent étudier plus spécifiquement les circulations transnationales d’individus, d’idées et de représentations, de pratiques et d’objets. Trois entrées permettent de l’aborder : la circulation de représentations et d’objets populaires à l’échelle européenne dans l’Europe des régimes totalitaires et autoritaires ; les politiques, le spectacle et les circulations sportives en Europe ; les acteurs, les actrices et leurs pratiques militantes au sein des partis et organisations de masse.
Seconde Guerre mondiale : occupations, circulations et répression en Europe – La Seconde Guerre mondiale est une séquence très étudiée par les membres du Pôle 3 via notamment le partenariat avec le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon. Une attention particulière est accordée à l’échelle de la « zone interdite » recoupant une partie de la France et de la Belgique occupées, espace de circulations légales et illégales de personnes, d’objets, de savoirs et de pratiques. Deux entrées permettent d’appréhender cet objet d’étude : la guerre et l’occupation vécues au quotidien ; la sortie de guerre et la mémoire du conflit.