Doctorant en histoire moderne (XVIe siècle)
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Université : Bourgogne Franche-Comté
École doctorale : SEPT
Sujet : Henri II et le projet impérial français (1547-1559) (1re année)
Directrice de thèse : Marie BARRAL-BARON DAUSSY
Résumé : Ce projet de recherche a pour ambition d’étudier les fondements idéologiques et la construction du projet impérial du roi de France d’Henri II (1547-1559).
Roi à la mort de son père, François Ier, le 31 mars 1547, Henri d’Orléans, né en 1519, prend le nom d’Henri II.
Avec la couronne de France et les regalia, il récupère également les ambitions messianiques qui gravitent autour de l’autorité royale depuis le Xe siècle. Une question, qui devient bientôt une angoisse, est alors dans l’esprit de tous les contemporains : quand le Christ reviendra-t-il ? Or, cette parousie doit se faire sous le commandement d’un empereur chrétien universel qui ne peut être qu’Henri II.
Pour mener à bien cette étude, il est nécessaire de questionner et d’étudier trois aspects du règne d’Henri II : la place des écrits humanistes, diplomatiques et religieux ; l’usage des arts picturaux et architecturaux, mais aussi de la numismatique; enfin la conduite de conflits militaires dans différents espaces européens, tels que l’Italie et le Saint-Empire romain germanique. Il faudra également insister sur la politique menée par Henri II avec l’Ecosse et l’Angleterre, tout en accordant une place majeure au nouveau monde, l’espace nord-américain ayant constitué un espace essentiel de la propagande impériale du roi de France.
Henri II d’Orléans est le deuxième enfant de Claude de France (1499-1524) et de François Ier (1494-1547), c’est-à-dire qu’il n’est pas destiné à régner. Cette position de cadet, son séjour dans les prisons espagnoles et son mariage avec Catherine de Médicis (1519-1589) jouent un rôle dans l’évolution de ses ambitions une fois devenu Dauphin de France, puis souverain.
Roi relativement méconnu, à la différence de nombre de ses prédécesseurs au premier rang desquels figure son père, mais aussi de son épouse Catherine de Médicis, de sa favorite Diane de Poitiers (1499-1566), et des membres de la famille de Guise, le duc François de Guise (1519-1563) et son frère le cardinal Charles de Lorraine (1524-1574), l’historiographie n’a pas traité son règne dans toute sa complexité et n’a que peu envisagé la pensée messianique. Dès l’annonce de sa mort, brutale et inattendue le 10 juillet 1559, « les années Henri II » sont « maltraitées ». Son règne n’a de cesse d’être lu au prisme du traité du Cateau-Cambrésis, perçu comme une défaite face aux Habsbourg sur la question des territoires italiens. Au XIXe siècle, c’est à Jules Michelet que l’on doit une nouvelle vision du règne d’Henri II. Dans son tome 9 de l’Histoire de France. Les Guerres de religion, publié en 1836, Michelet débute son travail en qualifiant ce règne comme « un sinistre vestibule qui introduit aux guerres civiles ». Pour mener à bien ce travail de recherche, on peut certes s’appuyer sur les rares monographies produites depuis les années 1980, mais elles restent peu convaincantes. Si mon travail n’a pas pour vocation d’être une monographie d’Henri II, il a pour ambition de nuancer et de compléter ces précédents travaux, à la lumière d’un plus large éventail de sources, conservées aussi bien en France qu’à l’étranger.
Parmi celles-ci, il faut souligner l’importance des sources manuscrites et imprimées, mais aussi des sources iconographiques (portraits officiels, sculptures, éléments architecturaux, comme la salle de bal de Fontainebleau, le palais du Louvre, le balcon des musiciens au musée des beaux-arts de Dijon, ou encore, au prisme des monnaies et des médailles, les droits et les pouvoir régaliens du suzerain). Acteur de la Renaissance française, le règne d’Henri II est marqué par le quattrocento. Il est donc intéressant de voir la manière dont les humanistes, qui l’entourent, utilisent l’Antiquité et le rapport aux Anciens au service de sa propagande messianique. Sans faire une histoire de la diplomatie, mon travail doit également s’intéresser aux missives des ambassadeurs étrangers présents à la cour de France, notamment les ambassadeurs italiens, mais aussi les écrits d’ambassadeurs français présents dans les cours européennes, comme ceux de Jean du Bellay (1498-1560) et du Cardinal de Guise. Enfin, étudier le règne d’Henri II sous l’angle du projet impérial français, face à l’adversaire qu’est Charles Quint (1500-1558), revient également à chercher à comprendre les rôles et les fonctions de l’entourage du roi de France dans sa quête de l’orbe crucigère.
Intervention :
• Conférence, organisée par les Amis du musée du Pays Châtillonnais, à Châtillon-sur-Seine (21400), le 6 mai 2022 :
Djo LAMONICA, Henri II, empereur universel ?