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Labo sciences historiques

Alexis VUILLEZ

Adresse e-mail : a.

Doctorant en histoire

Univerisité : Bourgogne Franche-Comté

École doctorale : SEPT

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Sujet : Les diplomates protestants au service du roi de France (1548-1624)


Directeur de thèse : Hugues DAUSSY

Les diplomates protestants au service du roi de France (1548-1624), dir. Hugues Daussy.


Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, dans une Europe divisée sur le plan confessionnel entre États catholiques et États protestants, les relations internationales mêlent inextricablement considérations religieuses et intérêts politiques. Si l’existence de deux blocs assez cohérents a pu être théorisée par  les contemporains, la réalité s’avère plus complexe et les jeux d’alliances transgressent souvent, pour des motifs géopolitiques et en raison de rivalités dynastiques, cette frontière religieuse.
Depuis le règne de François Ier, la France s’est montrée particulièrement encline à nouer et à entretenir des relations d’amitié, et même des alliances, avec les États protestants. Au cours de la seconde moitié du xvie siècle, puis surtout à partir de l’avènement d’Henri IV, ancien chef du parti huguenot en France, ce tropisme diplomatique protestant a eu tendance à s’accentuer, avant de s’infléchir au profit d’un retour vers un système d’alliances plus traditionnellement catholiques à partir du début du règne de Louis XIII, sous l’influence de la régente Marie de Médicis.

Parmi les diplomates employés par la monarchie française entre le début des affrontements religieux en France et la re-catholicisation complète de l’appareil diplomatique français à compter de 1624, figurent une dizaine d’ambassadeurs protestants de confession calviniste. La différence de religion qui les sépare de leur maître, le roi Très chrétien et l’un des principaux piliers de l’Europe catholique, ne manque pas d’interroger sur l’articulation entre leur foi et leur mission au service de la couronne.
Ces diplomates restent encore peu étudiés. La thèse se concentrera donc sur les ambassadeurs protestants français en poste dans les Provinces-Unies (Paul Choart de Buzenval, Élie de La Place, sieur de Russy, Eustache de Reffuge, Benjamin Aubery), en Angleterre (Jean de La Fin, sieur de Beauvoir-La Nocle), au Danemark (Charles de Danzay) et en Suisse (Abraham de Poncher), ce qui représente déjà un corpus considérable.
On considérera avec un intérêt particulier les agents qui ont d’abord exercé leurs talents au service du parti huguenot avant d’entrer au service du roi de France. Les diplomates en mission dans l’Empire (Étienne de Sainte-Catherine, Jacques Bongars, Jean Hotman de Villiers) ne seront pas placés au cœur du projet, mais ils seront considérés comme un point de comparaison indispensable. On pourra également aborder les cas des simples agents diplomatiques protestants au service du roi et des diplomates qui, d’abord protestants, se sont ensuite convertis au catholicisme, afin d’évaluer l’impact de leur ancienne appartenance confessionnelle sur leur carrière ultérieure (Nicolas de Harlay, seigneur de Sancy, par exemple).

On pourra enfin considérer les cas particuliers des ambassadeurs de France suspectés de sympathie à l’égard du protestantisme
(Arnaud Du Ferrier, Paul de Foix) et ceux dont l’appartenance confessionnelle reste incertaine.